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histoire de ben-bekar et de schamsennahar
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MAIS LORSQUE FUT
LA CENT SOIXANTE-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :

Le voisin répondit : « Je crois, ô Amin, que le meilleur parti est encore de prendre ton malheur en patience et d’attendre la capture des voleurs qui tôt ou tard ne manqueront pas d’être pris ; car les gardes du gouverneur sont à leur recherche, non seulement pour ce vol, mais pour bien d’autres méfaits qu’ils ont commis ces temps derniers ! » Et le pauvre joaillier s’écria : « Ô Abalhassan ben-Tâher, homme sage ! comme tu as été bien inspiré de te retirer tranquillement à Bassra ! Mais… ce qui a été écrit doit courir ! » Et Amin, tristement, reprit le chemin de son logis, au milieu d’une foule de gens qui avaient appris toute l’histoire et qui le plaignaient, en le voyant passer.

Or, en arrivant à la porte de sa maison, le joaillier Amin aperçut dans le vestibule un homme qu’il ne connaissait pas et qui l’attendait. Et l’homme, en le voyant, se leva et lui souhaita la paix, et Amin lui rendit son souhait. Alors l’homme lui dit : « J’ai des paroles secrètes à te dire, entre nous deux seulement ! » Et Amin voulut l’introduire dans la maison, mais l’homme lui dit : « Il vaut mieux que nous soyons tout à fait seuls ; allons donc plutôt à ta seconde maison ! » Et Amin, étonné, lui demanda : « Mais je