Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 4, trad Mardrus, 1900.djvu/312

Cette page a été validée par deux contributeurs.
306
les mille nuits et une nuit

voleurs qui n’en sont pas à leur premier exploit, et qui t’avaient probablement vu, la veille, au moment où tu transportais dans ta seconde maison des choses précieuses, ont attendu ta sortie pour se précipiter à l’intérieur de cette maison où ils ne croyaient rencontrer personne. Mais ils virent des hôtes que tu y avais logés cette nuit, et ils ont dû probablement les tuer et les faire disparaître, car on n’a pu en retrouver les traces. Quant à ta maison, les voleurs l’ont pillée entièrement, sans y laisser une natte ou un coussin. Et elle est maintenant nettoyée et vide comme elle ne l’a jamais été ! »

À cette nouvelle, le jeune joaillier s’écria, en levant ses bras de désespoir : « Ya Allah ! quelle calamité ! Mes biens à moi et les objets que des amis m’ont prêtés sont perdus irrémédiablement, mais cela n’est rien en comparaison de la perte de mes hôtes ! » Et, affolé, il courut, pieds nus et en chemise, jusqu’à sa seconde maison, suivi de près par le voisin qui compatissait à son malheur. Et il constata, en effet, que les salles résonnaient de toute leur vacuité ! Alors il s’effondra en pleurant et en poussant beaucoup de soupirs, puis il s’écria : « Ah ! que faire maintenant ô mon voisin ? » Le voisin répondit…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.