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histoire de ben-bekar et de schamsennahar
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rentra bientôt suivi de deux femmes, dont l’une était complètement enveloppée d’un izar épais de soie noire…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT SOIXANTE-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

… deux femmes dont l’une était complètement enveloppée d’un izar épais de soie noire. Et c’était l’heure même de l’appel à la prière, sur les minarets, au coucher du soleil. Et comme au dehors, limpide, la voix extatique du muezzin appelait les bénédictions d’Allah sur la terre, Schamsennahar releva son voile, aux yeux de Ben-Bekar.

Et les deux amants, à la vue l’un de l’autre, tombèrent évanouis, et restèrent une heure de temps avant de pouvoir recouvrer le sentiment. Quand enfin ils ouvrirent les yeux, ils se regardèrent en silence longuement, n’arrivant pas encore à exprimer autrement leur passion. Et quand ils furent assez maîtres d’eux-mêmes pour pouvoir parler, ils se dirent des paroles si douces que la confidente et le jeune Amin ne purent s’empêcher de pleurer, dans leur coin.

Mais bientôt le joaillier Amin pensa qu’il était