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les mille nuits et une nuit

que j’habite. Je vais la meubler tout de suite pour vous y recevoir dignement, et pour que vous n’y manquiez de rien ! » Alors Schamsennahar le remercia beaucoup et lui dit : « Ya Amin, quelle destinée heureuse est la mienne d’avoir eu la chance de rencontrer un ami aussi dévoué que tu l’es ! Ah ! je sens bien à présent combien l’aide d’un ami désintéressé est efficace, et combien surtout il est délicieux de rencontrer l’oasis du repos après le désert des tourmentes et des souffrances ! Crois bien aussi que Schamsennahar saura te prouver un jour qu’elle connaît le prix de l’amitié. Regarde ma confidente, ô Amin ! Elle est jeune, douce et exquise ; tu peux être sûr que bientôt, malgré toute la peine que j’aurai à m’en séparer, je t’en ferai cadeau pour te faire passer des nuits de lumière et des jours de fraîcheur ! » Et Amin regarda la jeune fille et trouva qu’en effet elle était fort attrayante et qu’elle avait, outre des yeux parfaitement beaux, des fesses absolument merveilleuses.

Mais Schamsennahar continua : « En elle j’ai une confiance illimitée ; ne crains donc pas de lui confier tout ce que te dira le prince Ali ! Et aime-la, car elle a en elle des qualités de sympathie qui rafraîchissent le cœur ! » Et Schamsennahar dit encore plusieurs choses gentilles au joaillier et se retira suivie de sa confidente qui, de ses yeux souriants, dit adieu à son nouvel ami.

Lorsqu’elles furent parties, le joaillier Amin courut à sa boutique et en retira tous les vases précieux et toutes les coupes ciselées et les tasses d’argent, et les porta dans la maison où il comptait recevoir