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histoire de ben-bekar et de schamsennahar
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son grand voile. Et le jeune joaillier, ébloui, crut voir le soleil lui-même dans son logis. Et Schamsennahar le considéra un instant, tandis qu’il se tenait respectueusement à quelques pas, et demanda à l’oreille de sa confidente : « C’est bien celui dont tu m’as parlé ? » Et, la jeune fille ayant répondu : « Oui, maîtresse ! » elle dit au jeune homme : « Comment vas-tu, ya Amin ? » Il répondit : « La louange à Allah ! en bonne santé ! Puisse Allah te garder et te conserver comme le parfum dans l’or ! » Elle lui dit : Es-tu marié ou célibataire ? » Il répondit : « Par Allah ! célibataire, ô ma maîtresse ! Et je n’ai plus ni père ni mère, ni aucun parent. Aussi, pour toute occupation, je n’aurai qu’à me dévouer à ton service ; et tes moindres désirs seront sur ma tête et sur mes yeux…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT SOIXANTE-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

« … et tes moindres désirs seront sur ma tête et sur mes yeux ! Sache, en outre, que je mets entièrement à ta disposition, pour les rencontres avec Ben-Bekar, une maison qui m’appartient, où personne n’habite, et qui est située juste en face de celle-ci