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les mille nuits et une nuit

pas de sacrifice auquel je ne sois prêt à souscrire pour vous être agréable ; car je suis disposé à user de tous les moyens qui sont en mon pouvoir pour vous procurer la satisfaction que vous désirez, et même je ferai de ma maison le lieu de tes rencontres, ô mon maître, avec la belle Schamsennahar ! »

Lorsque le jeune joaillier eut achevé ces paroles, le prince Ali fut dans un tel transport de joie qu’il sentit soudain les forces lui ranimer l’âme et il se leva sur son séant et embrassa le joaillier Amin et lui dit : « C’est Allah qui t’envoie, ô Amin ! Aussi je me confie entièrement à toi et n’attends mon salut que d’entre tes mains ! » Puis il le remercia encore longuement et lui dit adieu en pleurant de joie.

Alors le joaillier se retira en emmenant la jeune fille ; il la conduisit à sa maison, et lui apprit que là désormais auraient lieu les entrevues entre elle et lui, comme aussi l’entrevue qu’il projetait entre le prince Ali et Schamsennahar ! Et la jeune fille, ayant ainsi appris le chemin de la maison, ne voulut pas différer plus longtemps de mettre sa maîtresse au courant de la situation. Elle promit donc au joaillier de revenir le lendemain avec la réponse de Schamsennahar.

Et, en effet, le lendemain elle arriva à la maison d’Amin et lui dit : « Ô Amin, ma maîtresse Schamsennahar a été à la limite de la joie lorsqu’elle eut appris les bonnes dispositions où tu es à notre égard ! Et elle me charge de venir te prendre pour te mener chez elle, au palais, où elle veut elle-même te remercier, de sa bouche, pour ta générosité spontanée et