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histoire de ben-bekar et de schamsennahar
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l’oreille quelques paroles qui lui éclairèrent le visage et l’assombrirent, tour à tour.

Alors le jeune joaillier trouva qu’il était à propos de placer son mot et dit : « Ô mon maître et toi, ô jeune fille, sachez qu’Abalhassan, avant de partir, m’a révélé tout ce qu’il savait et m’a exprimé toute la terreur qu’il ressentait rien qu’à l’idée que l’affaire qui vous intéresse pouvait parvenir à la connaissance du khalifat. Mais moi, qui n’ai ni épouse ni enfants ni famille, je suis disposé de toute mon âme à le remplacer auprès de vous, car j’ai été touché profondément des détails que m’a donnés Ben-Tâher sur vos malheureuses amours. Si vous voulez bien ne point repousser mes services, je vous jure par notre saint Prophète (sur lui la prière et la paix !) de vous être aussi fidèle que mon ami Ben-Tâher, mais plus ferme et plus constant. Et même, au cas où mon offre ne vous agréerait pas, ne croyez point que je n’aurais pas l’âme assez élevée pour taire un secret qui m’a été confié…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT SOIXANTE-UNIÈME NUIT

Elle dit :

»… un secret qui m’a été confié ! Au contraire, si mes paroles ont pu vous persuader tous deux, il n’est