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les mille nuits et une nuit

hassan, qui d’ordinaire venait me voir tous les soirs, a disparu ; et, comme je sais, par les confidences qu’il m’a faites, que tu es également son ami, je viens te demander si tu sais où il est et pourquoi il est parti et a disparu sans rien dire à ses amis ! »

À ces paroles, le pauvre Ben-Bekar fut à la limite extrême de la pâleur et tellement qu’il faillit perdre toute connaissance. Enfin il put articuler : « C’est pour moi également la première nouvelle ! Et je ne savais plus en effet à quoi attribuer cette absence de trois jours de Ben-Tâher ! Mais si j’envoyais un de mes esclaves prendre de ses nouvelles, peut-être saurions-nous la vérité du fait ! » Alors il dit à l’un des esclaves : « Va vite à la maison d’Abalhassan ben-Tâher et demande s’il est toujours ici ou s’il est en voyage. Si l’on te répond qu’il est en voyage, ne manque pas de demander de quel côté il est parti. » Et aussitôt l’esclave sortit pour aller aux nouvelles et revint au bout d’un certain temps et dit à son maître : « Les voisins d’Abalhassan m’ont raconté qu’Abalhassan est parti pour Bassra. Mais j’ai également trouvé une jeune fille qui s’informait elle aussi d’Abalhassan et qui m’a demandé : « Tu es sans doute des gens du prince Ben-Bekar ? » Et comme je répondais par l’affirmative, elle ajouta qu’elle avait une communication à te faire et elle m’accompagna jusqu’ici. Et elle est dans l’attente d’une audience. » Et Ben-Bekar répondit : « Introduis-la tout de suite ! »

Or, quelques instants après, la jeune fille entra et Ben-Bekar reconnut la confidente de Schamsennahar. Elle s’approcha et, après les salams, lui dit à