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histoire de ben-bekar et de schamsennahar
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MAIS LORSQUE FUT
LA CENT CINQUANTE-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

« … des pressentiments qui ne me présagent rien de bon. Aussi, te sachant homme sûr et ami fidèle, je veux te révéler le projet auquel je pense me résoudre pour me tirer, moi et ma famille, de ce pas dangereux ! » Et le jeune joaillier lui dit : « Tu peux parler en toute confiance, ô Abalhassan ! Tu trouveras en moi un frère prêt à se dévouer pour te rendre service ! » Et Abalhassan lui dit : « J’ai idée, ô Amin, de me défaire de toutes mes attaches à Baghdad, d’encaisser mes créances, de payer mes dettes, de vendre au rabais mes marchandises, de réaliser tout ce que je pourrai réaliser, et de m’en aller au loin, à Bassra, par exemple, où j’attendrai tranquillement les événements. Car, ô Amin, cet état de choses me devient intolérable, et la vie ne m’est plus possible ici, depuis que je suis hanté par la terreur d’être signalé au khalifat comme ayant été pour quelque chose dans l’intrigue amoureuse. Car il est fort probable que cette intrigue finira par être connue du khalifat ! »

À ces paroles, le jeune joaillier lui dit : « En vérité, ô Abalhassan, ta résolution est une résolution fort sage, et ton projet le seul qu’un homme avisé