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histoire de ben-bekar et de schamsennahar
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MAIS LORSQUE FUT
LA CENT CINQUANTE-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

… pour voler à la maison de son ami Ben-Bekar. Et il frappa à la porte, que le portier vint ouvrir, et il entra et trouva son ami entouré d’un cercle nombreux de médecins de toute espèce et de parents et d’amis ; et les uns lui tâtaient le pouls, et les autres lui prescrivaient chacun un remède différent et absolument contraire, et les vieilles femmes renchérissaient encore là-dessus et jetaient sur les médecins des regards de travers, si bien que le jeune homme sentait son âme devenir toute petite à force de se rétracter d’impatience ; et, à bout de forces, pour ne plus rien voir et rien entendre, il enfonça sa tête sous les couvertures en se tamponnant les oreilles de ses deux mains.

Mais à ce moment Abalhassan s’avança à son chevet et l’appela en le tirant doucement, et lui dit en souriant d’un air de bon augure : « La paix sur toi, ya Ali ! » Il répondit : « Et sur toi la paix et les bienfaits d’Allah et ses bénédictions, ya Abalhassan ! Fasse Allah que tu sois porteur de nouvelles aussi blanches que ton visage, ô mon ami ! » Alors Abalhassan, ne voulant point parler devant tous ces visiteurs, se contenta de cligner seulement de l’œil