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histoire de ben-bekar et de schamsennahar
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l’albâtre le plus pur, dont les bases et les chapiteaux étaient sculptés avec un art subtil et ornés d’oiseaux d’or et d’animaux à quatre pieds. Et ce dôme était entièrement peint, sur fond d’or, de lignes colorées et vivantes à l’œil, qui représentaient les mêmes dessins que ceux du grand tapis dont la salle était couverte. Et, dans les espaces laissés entre les colonnes, il y avait de grands vases de fleurs admirables ou simplement de grandes coupes vides, mais belles de leur propre beauté et de leur chair de jaspe, d’agate ou de cristal. Et cette salle donnait de plain-pied sur un jardin dont l’entrée représentait, en petits cailloux colorés, les mêmes dessins que le tapis : ce qui faisait que le dôme, la salle et le jardin se continuaient sous le ciel nu et le bleu tranquille.

Or, pendant que le prince Ali ben-Bekar et Abalhassan admiraient cet arrangement délicat, ils aperçurent, assises en rond, les seins rebondissants, les yeux noirs et les joues roses, dix jeunes femmes qui tenaient chacune à la main un instrument à cordes.

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT CINQUANTE-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

… et les joues roses, dix jeunes femmes qui