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les mille nuits et une nuit

porta vivement la main à l’endroit piqué et elle aurait infailliblement écrasé la puce si celle-ci ne s’était adroitement esquivée du caleçon, à travers les plis innombrables de ce vêtement spécial aux femmes, et de là n’avait sauté à terre et couru se réfugier dans le premier trou qui se présenta devant elle ! Voilà pour la puce !

« Mais pour ce qui est de la jeune femme, elle poussa un hurlement de douleur qui fit accourir toutes les esclaves, lesquelles, ayant compris le motif de la douleur de leur maîtresse, se hâtèrent de relever leurs manches et de se mettre aussitôt à l’œuvre pour trouver la puce dans les vêtements : deux se chargèrent des robes, une autre de la chemise et deux autres de l’ample caleçon dont elles se mirent à déplier soigneusement tous les plis l’un après l’autre, pendant que la jeune femme, toute nue, à la clarté des flambeaux, s’examinait elle-même le devant du corps et que son esclave favorite lui inspectait minutieusement le derrière. Mais tu juges bien, ô corbeau, que l’on ne trouva absolument rien ! Et voilà pour la femme ! »

Et le corbeau s’écria : « Mais, en tout cela, où sont les preuves dont tu me parlais ? » Et le renard dit : « Justement nous y arrivons ! » Et il continua :

« En effet, le trou dans lequel s’était réfugiée la puce était le gîte même de la souris…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.