vraie sagesse, ô berger, est de tout oublier dans mon sein ! Reviens à la sagesse ! Je suis toute prête à m’ouvrir à toi et à t’abreuver de la vraie sagesse ! »
Alors le vieillard se tourna entièrement du côté du mur et s’écria : « Arrière, ô pleine de malice ! Je t’abomine et je te vomis ! Que d’hommes admirables tu as trahis et que de méchants tu as sauvegardés ! Ta beauté est menteuse ! Car à celui qui sait prier apparaît une beauté invisible à ceux qui te regardent ! Arrière ! »
À ces paroles, l’adolescente s’écria : « Ô saint berger ! bois le lait de tes brebis et habille-toi de leur laine, et prie ton Seigneur dans la solitude et dans la paix de ton cœur ! » Et la vision disparut.
Alors, de tous les points de la montagne, vers le berger accoururent les animaux sauvages, qui baisèrent la terre entre ses mains pour lui demander sa bénédiction !
— À ce moment de sa narration, Schahrazade s’arrêta, et le roi Schahriar, devenu triste soudain, lui dit : « Ô Schahrazade, en vérité, l’exemple du berger me donne à réfléchir ! Et je ne sais s’il ne vaut pas mieux pour moi me retirer dans une grotte et fuir à tout jamais les soucis de mon royaume, et pour toute occupation mener paître des brebis ! Mais je veux d’abord entendre la suite de l’Histoire des Animaux et des Oiseaux ! »