caisse et fit tout flamber. Et moi, plus paralysée que jamais de terreur et d’épouvante, je vis mon pauvre ami brûler vif et mourir ainsi de la plus cruelle mort. Et Ibn-Adam, sans m’avoir aperçue, vu que j’étais étendue sur le sol, s’éloigna triomphant.
« Alors moi, longtemps après, je pus me relever et je m’éloignai, l’âme pleine d’effroi, dans une direction opposée. Et c’est ainsi que je pus arriver jusqu’ici, et que le destin me fit vous rencontrer, ô mes maîtres à l’âme compatissante ! »
Lorsque le paon et son épouse eurent entendu ce
récit de l’oie…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.
LA CENT QUARANTE-SEPTIÈME NUIT
Elle dit :
Lorsque le paon et son épouse eurent entendu ce récit de l’oie, ils furent émus à la limite de l’émotion, et la paonne dit à l’oie : « Ma sœur, nous sommes ici en sûreté ; reste donc avec nous, tant qu’il te plaira, et jusqu’à ce qu’Allah te rende la paix du cœur, le seul bien estimable après la santé ! Reste donc, et tu partageras notre sort bon ou mauvais ! » Mais