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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT QUATORZIÈME NUIT

Elle dit :

Le bel Aziz continua ainsi son histoire au jeune prince Diadème :

Et elle me parfuma de ses mains et brûla sous ma robe du benjoin et m’embrassa tendrement et me dit : « Ô mon bien-aimé cousin, voici l’heure calmante. Prends courage et reviens-moi tranquillisé et satisfait. Et voici que moi-même je te souhaite la paix de l’âme, et je ne serai heureuse que de ton bonheur. Mais reviens-moi vite pour me raconter l’aventure. Et il y aura encore de beaux jours pour nous deux et de belles nuits bénies ! » Alors moi j’essayai de calmer les battements de mon cœur et de comprimer mon émotion ; et je pris congé de ma cousine et sortis. Arrivé à la ruelle ombreuse, j’allai m’asseoir sur le banc en question, dans un état d’excitation extrême. Et à peine étais-je là que je vis la fenêtre s’entr’ouvrir ; et aussitôt un vertige me passa devant les yeux. Mais je me raffermis et je regardai vers la fenêtre ; et de mes yeux je vis l’adolescente. À la vue de ce visage adoré, je chancelai et me laissai tomber tremblant sur le banc. Et l’adolescente restait toujours à la fenêtre à me regarder avec une lueur dans les yeux ; et elle tenait à la main osten-