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les mille nuits et une nuit

cesse Nôzhatou, fille d’Omar Al-Némân et de la reine Safîa, fille du défunt roi Aphridonios de Constantinia.

« Nous attendons donc ta venue au milieu de nous pour fêter ensemble notre victoire et faire couper, devant tes yeux, la tête au roi Kanmakân, au vizir Dandân et à tous les chefs musulmans.

« Et tu peux venir à Kaïssaria sans escorte nombreuse, car désormais toutes les routes sont sûres et toutes les provinces pacifiées depuis l’Irak jusqu’au Soudan et depuis Mossoul et Damas jusqu’aux extrêmes limites de l’orient et de l’occident.

« Et ne manque pas d’emmener avec toi de Constantinia la reine Safîa, mère de Nôzhatou, pour lui donner la joie de revoir sa fille qui est honorée, en tant que femme, dans notre palais.

« Et que le Christ, fils de Mariam, te garde et te conserve comme une essence pure contenue précieusement dans l’or inaltérable ! »

Puis il signa la lettre de son nom, Roumzân, et la cacheta de son cachet royal, et la remit à un courrier qui partit aussitôt pour Constantinia.

Or, jusqu’au moment où arriva la vieille de malheur, pour sa perdition sans recours, il se passa quelques jours durant lesquels les deux rois eurent la joie de régler des comptes arriérés à qui de droit. Voici en effet ce qui se passa :

Un jour que les deux rois, le vizir Dandân et la douce Nôzhatou, qui ne se voilait jamais la figure en