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histoire du roi omar … (kanmakan)
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qu’il m’est parvenu qu’Aphridonios est mort, et mort aussi Hardobios de Kaïssaria. Mais la vieille Mère-des-Calamités est encore en vie, et c’est elle qui, au dire de nos courriers, gouverne et règle les affaires dans tous les pays des Roum. Et à Kaïssaria le nouveau roi s’appelle Roumzân, et on ne lui connaît ni père ni mère.

« Donc, ô vous tous, mes guerriers, dès demain la guerre recommence contre les mécréants ! Et je jure sur la vie de Mohammad (sur lui la paix et la prière !) de ne retourner dans notre ville Baghdad qu’après avoir arraché la vie à la vieille de malheur et vengé tous nos frères morts dans les combats ! »

Et tous les assistants répondirent par l’assentiment. Et dès le lendemain l’armée était en marche sur Kaïssaria.

Or, comme ils étaient arrivés sous les murs de l’ennemi et qu’ils se disposaient à l’assaut pour mettre tout à feu et à sang dans cette ville mécréante, ils virent s’avancer vers la tente du roi un jeune homme si beau qu’il ne pouvait être qu’un fils de roi et une femme, le visage découvert et l’air respectable, qui marchait derrière lui. Et, à ce moment, sous la tente du roi, étaient réunis le vizir Dandân et la princesse Nôzhatou, tante de Kanmakân, qui avait voulu accompagner l’armée des Croyants, habituée qu’elle était aux fatigues des voyages.

Et le jeune homme et la femme demandèrent l’audience, qui aussitôt leur fut accordée. Mais à peine étaient-ils entrés que Nôzhatou poussa un grand cri et tomba évanouie, et la femme aussi poussa un grand cri et tomba évanouie. Et, quand