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histoire du roi omar … (le haschasch)
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les épaules un grand voile de soie noire, et il ouvrit la marche, tandis que les deux nègres le soutenaient par les épaules en lui chatouillant de temps en temps le derrière, pour plaisanter seulement. Et lui, riait extrêmement.

« Ils arrivèrent ainsi, avec lui, dans une salle à demi obscure et chaude et parfumée à l’encens ; et, en son milieu, il y avait un grand plateau chargé de fruits, de pâtisseries, de sorbets, et des vases remplis de fleurs ; et, après l’avoir fait s’asseoir sur un escabeau d’ébène, le masseur et les deux nègres lui demandèrent la permission de se retirer et disparurent.

« Alors entra un jeune garçon qui se tint debout, attendant ses ordres, et qui lui dit : « Ô roi du temps, je suis ton esclave ! » Mais, sans faire attention à la gentillesse du jeune garçon, il partit d’un éclat de rire qui fit retentir toute la salle, et s’écria : « Par Allah ! quel endroit rempli de mangeurs de haschisch ! Voici que maintenant ils m’appellent roi ! » Puis il dit au petit garçon : « Toi, avance ici, et coupe-moi la moitié d’une pastèque bien rouge et bien fondante ! C’est ce que j’aime le mieux. Il n’y a rien qui vaille la pastèque pour me rafraîchir le cœur. » Et le jeune garçon lui apporta la pastèque coupée en tranches admirables. Alors il lui dit : « Toi, va-t’en ! Tu ne fais pas l’affaire ! Cours vite me chercher ce que j’aime le plus, avec une bonne pastèque, de la chair vierge de première qualité ! » Et le garçon disparut.

« Et bientôt entra dans la salle une adolescente toute jeune qui s’avança vers lui en mouvant ses hanches qui se dessinaient à peine, tant elles étaient