campa solidement en terre, sur des jambes plus solides que des montagnes et plus d’aplomb que des minarets. Puis, s’étant bien consolidé en s’appuyant, il serra contre lui le Bédouin à lui faire craquer les ossements et à lui vider les entrailles ! Et soudain il le souleva de terre dans ses bras, et, ainsi chargé, il courut à grands pas vers la rivière. Alors le Bédouin, qui n’avait pas encore eu le temps de revenir de l’effarement de voir tout à coup se révéler une telle force chez cet enfant, s’écria : « Que vas-tu faire ainsi, me transportant vers l’eau du courant ? » Et Kanmakân répondit : « Je vais te précipiter dans ce courant qui te portera jusqu’au Tigre ; le Tigre te portera jusqu’au Nahr-Issa ; le Nahr-Issa te portera jusqu’à l’Euphrate ; et l’Euphrate alors te conduira jusque vers ta tribu ! Et alors ceux de la tribu jugeront de ta vaillance et de ton héroïsme, ô Bédouin ! » Et le Bédouin, devant le danger pressant, au moment où Kanmakân le soulevait plus en l’air pour le jeter dans la rivière, s’écria : « Ô jeune héros, je t’adjure par les yeux de ton amoureuse Force-du-Destin de m’accorder la vie sauve ! Et désormais je serai le plus soumis de tes esclaves ! » Et aussitôt Kanmakân recula vivement et le déposa à terre doucement en lui disant : « Tu m’as désarmé par ce serment ! » Et ils s’assirent tous deux sur le bord du courant et le Bédouin tira de sa besace un pain d’orge qu’il rompit et dont il donna la moitié à Kanmakân avec aussi un peu de sel : et leur amitié désormais se consolida sincèrement. Alors Kanmakân lui demanda : « Compagnon, maintenant que tu sais qui je suis, veux-tu me dire
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histoire du roi omar al néma … (kanmakan)
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