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histoire du roi omar al néma … (kanmakan)
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MAIS LORSQUE FUT
LA CENT QUARANTIÈME NUIT

Elle dit :

… il monta sur le sommet d’un rocher et, de toute sa voix, il clama : « Ô passant dans les ténèbres de la nuit, de grâce ! rapproche-toi d’ici que j’entende ton histoire qui doit ressembler à mon histoire. Et nous essaierons de nous distraire mutuellement ! » Puis il se tut.

Au bout de quelques instants, la voix qui avait chanté répondit : « Ô toi qui m’appelles, qui donc es-tu ? Es-tu homme de la terre ou génie souterrain ? Si tu es un génie, continue ton chemin ! Mais, si tu es un homme, attends ici l’apparition de la lumière ! Car la nuit est pleine d’embûches et de trahisons ! »

À ces paroles, Kanmakân se dit en lui-même : « Sûrement, le propriétaire de la voix est un homme dont l’aventure ressemble étrangement à la mienne ! » Puis il resta sans plus bouger jusqu’à l’apparition du matin.

Or, il vit s’avancer vers lui, à travers les arbres de la forêt, un homme vêtu comme les Bédouins du désert, grand et armé d’un glaive et d’un bouclier ; et il se leva et le salua ; et le Bédouin lui rendit son salut, et, après les formules d’usage, le Bédouin lui