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histoire du roi omar … (aziz, aziza)
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de faire les commandes de pâtisseries et de douceurs, et de préparer et de ranger avec soin les grands plateaux des boissons. Moi, enfin, ma mère m’envoya, avant l’heure fixée pour l’arrivée des invités, prendre un bain au hammam, et eut soin de faire porter derrière moi, par un esclave, une belle robe neuve, tout ce qu’il y avait de mieux, pour que je la vêtisse après le bain.

J’allai donc au hammam et, une fois mon bain fini, je vêtis la somptueuse robe en question qui était toute parfumée et si puissamment que, sur ma route, les passants s’arrêtaient pour en renifler l’arôme dans l’air.

Je me dirigeai donc vers la mosquée pour la prière qui, en ce jour du vendredi, devait précéder la cérémonie, quand je me rappelai, en route, un ami que j’avais oublié d’inviter. Et je me mis à marcher très vite pour ne pas être en retard, et si bien que je m’égarai dans une ruelle qui m’était inconnue. Alors, comme j’étais tout moite de sueur à cause du bain chaud et à cause aussi de la robe neuve, dont l’étoffe était rigide, je profitai de la fraîcheur d’ombre de cette ruelle pour m’asseoir un moment sur un banc le long du mur ; mais avant de m’asseoir je tirai de ma poche un mouchoir brodé d’or et je l’étendis sous moi. Et la sueur continuait à couler de mon front sur ma figure, tant la chaleur était intense ; et je n’avais rien sur moi pour l’essuyer, mon mouchoir étant étendu sous moi ; et j’en étais, bien marri ; et ma torture activait encore ma transpiration. Enfin, pour sortir de cette fâcheuse perplexité, je me disposais à relever le pan