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histoire du roi omar … (donia, diadème)
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ce qui est de l’eunuque, il le mérite bien ! Mais pour le vizir, ce sera la prochaine fois, s’il recommence ! » Alors Aziz et le vizir intercédèrent auprès du roi pour obtenir également le pardon de l’eunuque, que la terreur avait fait pisser dans ses vêtements. Et le roi, par égards pour le vizir, pardonna à l’eunuque Kâfour. Alors Diadème dit : « La chose la plus importante à faire est encore de calmer au plus vite la crainte où doit être ta fille Sett-Donia qui est toute mon âme ! » Le roi dit : « De ce pas, je vais chez elle, moi-même ! » Mais auparavant il ordonna à son vizir, à ses émirs et à ses chambellans d’escorter le prince Diadème jusqu’au hammam et de lui faire prendre eux-mêmes un bain qui le disposât agréablement. Puis il courut au pavillon réservé de Sett-Donia, qu’il trouva sur le point de s’enfoncer dans le cœur la pointe d’un glaive dont la poignée reposait à terre. À cette vue, le roi sentit sa raison s’envoler et cria à sa fille : « Il est en sécurité ! Aie pitié de ton père, ma fille ! » À ces paroles, Sett-Donia rejeta l’épée loin d’elle et baisa la main de son père, et son père la mit au courant de la situation. Alors elle lui dit : « Je ne serai tranquille que lorsque je verrai mon amoureux ! » Alors le roi se hâta, une fois Diadème revenu du hammam, de le mener chez la princesse Donia, qui se jeta à son cou ; et pendant que les deux amants s’embrassaient, le roi ferma discrètement la porte sur eux. Puis il rentra dans son palais donner les ordres nécessaires pour la réception du roi Soleïmân-Schah, à qui il se hâta de dépêcher le vizir et Aziz pour lui annoncer l’heureux état des choses, en même temps qu’il prit soin de lui