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histoire du roi omar … (donia, diadème)
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accolades, baisers et diverses semblables choses.

Or, pendant que dormaient ainsi les deux amants, alors que le soleil était déjà levé et que tout le palais était en mouvement, le roi Schahramân, père de la princesse, était assis sur les coussins de son trône et était entouré par les émirs et les grands de son royaume, et recevait, ce jour-là, les membres de la corporation des bijoutiers avec leur chef en tête. Et le chef des bijoutiers offrit en hommage au roi un écrin merveilleux qui contenait pour plus de cent mille dinars de diamants, de rubis et d’émeraudes. Aussi le roi Schahramân fût-il extrêmement satisfait de l’hommage et il appela le chef eunuque et lui dit : « Tiens, Kâfour, va porter cela à ta maîtresse Sett-Donia ! Et tu reviendras me dire si ce cadeau est selon son gré. » Et aussitôt l’eunuque Kâfour se dirigea vers le pavillon réservé où habitait seule la princesse Donia.

Or, en arrivant, l’eunuque Kâfour vit, étendue sur un tapis, gardant la porte de sa maîtresse, la nourrice Doudou ; et les portes du pavillon étaient toutes fermées et les rideaux abaissés. Et l’eunuque pensa : « Comment se fait-il qu’elles dorment jusqu’à cette heure avancée, alors que ce n’est guère dans leurs habitudes ! » Puis, comme il ne voulait pas, sans résultat, retourner auprès du roi, il franchit le corps de la vieille étendu en travers de la porte, poussa la porte et entra dans la salle. Et quel ne fut pas son ébahissement et sa stupeur en voyant Sett-Donia endormie toute nue dans les bras du jeune homme, avec un tas de signes péremptoires d’une fornication extraordinaire !