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histoire du roi omar … (donia, diadème)
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n’y a pas de broderies qui tiennent ! Il me faut absolument palper partout la nouvelle venue et l’examiner de face, de dos, de flanc, de haut et de bas ! »

À ces paroles, la vieille nourrice montra les signes d’une fureur extrême et se planta devant l’eunuque et lui dit : « Et moi qui t’avais toujours pris pour le modèle de la politesse et des bonnes manières ! Que t’arrive-t-il donc soudain ? Voudrais-tu m’obliger à te faire chasser du palais ? » Puis elle se tourna vers Diadème déguisé et lui cria : « Ma fille, excuse notre chef ! C’est une plaisanterie de sa part ! Passe donc sans crainte ! » Alors Diadème franchit la porte en mouvant ses hanches et en jetant un sourire, sous la voilette, au chef eunuque immobilisé par sa beauté que laissait transparaître l’étoffe douce. Et, guidé par la vieille, il entra dans un corridor, puis dans une galerie, puis dans d’autres corridors et d’autres galeries, jusqu’à ce qu’il arrivât, au bout de la septième galerie, à une salle qui donnait sur une grande cour par six portes aux rideaux abaissés. Et la vieille lui dit : « Compte les portes l’une après l’autre et entre par la septième : et tu trouveras, ô jeune marchand, ce qui est au-dessus de toutes les richesses de la terre, la fleur vierge, la jeune chair et la douceur qu’on nomme Sett-Donia ! »

Alors le prince Diadème, sous ses habits de femme, compta les portes et entra par la septième. Et, laissant retomber les rideaux, il releva la voilette qui lui cachait les traits. Or, Sett-Donia, en ce moment, était endormie sur le divan. Et elle n’était