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les mille nuits et une nuit

Aussi, à un détour d’allée, Sett-Donia l’aperçut et s’écria : « Ô nourrice ! Vois-tu ce jeune homme ? Regarde comme il est beau, et quelle taille et quelle démarche ! Le connaîtrais-tu ? par hasard, dis ! » Elle répondit : « Je ne le connais point, mais ce doit être, à en juger sur son air, le fils de quelque roi. Ah ! ma maîtresse, qu’il est merveilleux ! ah ! combien ! ah ! mon âme ! » Et Sett-Donia dit : « Il est tout à fait beau ! » La vieille dit : « Tout à fait ! Heureuse son amante ! » Et, à la dérobée, elle fit signe à Diadème de sortir du jardin et de s’en retourner chez lui. Et Diadème comprit et continua son chemin vers le dehors, cependant que la princesse Donia le suivait encore du regard et disait à sa nourrice : « Sens-tu, ô Doudou, le changement qui se fait en moi ? Est-ce possible que moi, Donia, je puisse éprouver un tel trouble à la vue d’un homme ! Ô nourrice, je sens moi-même que je suis prise et que, maintenant, je vais à mon tour te demander tes bons offices. » La vieille dit : « Qu’Allah confonde le Tentateur maudit ! Te voilà, ô maîtresse, prise dans les filets ! Mais aussi, qu’il est beau, le mâle qui va te délivrer ! » Donia dit : « Ô Doudou, ma bonne Doudou, il te faut absolument m’amener ce beau jeune homme ! Je ne le veux que de tes mains, nourrice, chère nourrice ! Cours vite, de grâce, me le chercher ! Et voici, pour toi, mille dinars et une robe de mille dinars. Et si tu refuses, je meurs ! » La vieille dit : « Retourne alors au palais, et laisse-moi agir à ma guise. Je te promets la réalisation de cette union admirable ! »

Et aussitôt elle quitta Sett-Donia et sortit retrouver