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histoire du roi omar … (donia, diadème)
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puis il releva tête et leur dit : « J’ai trouvé la solution ! Allons d’abord au jardin pour bien examiner les lieux. » Et il laissa la vieille au logis et se dirigea aussitôt avec Diadème et Aziz vers le jardin de la princesse. Lorsqu’ils y arrivèrent, ils virent, assis à la porte, le vieux gardien qu’ils saluèrent et qui leur rendit leur salut. Alors le vizir, avant tout, commença par glisser dans la main du vieux cent dinars en lui disant : « Brave oncle, nous désirerions tant entrer nous rafraîchir l’âme dans ce beau jardin et manger un morceau près des fleurs et de l’eau ! Car nous sommes des étrangers qui cherchons partout les beaux endroits où se réjouir ! » Alors le vieux prit l’argent et dit : « Entrez donc, mes hôtes, et prenez vos aises en attendant que je coure vous acheter ce qu’il faut pour manger. » Et il les fit pénétrer dans le jardin, pour aller au souk leur acheter les provisions de bouche et revenir bientôt avec un mouton rôti et des pâtisseries. Et ils s’assirent tous en rond sur le bord d’un ruisseau, et mangèrent leur plein. Alors le vizir dit au gardien : « Ô cheikh, ce palais qui est là, devant nous, a l’air en bien mauvais état. Pourquoi donc ne le fais-tu pas réparer ? » Alors le gardien s’écria : « Par Allah ! ce palais est celui de la princesse Donia, qui le laisserait tomber en ruines plutôt que de s’en occuper : elle vit trop retirée pour prêter son attention à ces choses-là. » Le vizir dit : « Que c’est dommage, ô brave cheikh ! Le rez-de-chaussée, au moins, devrait être un peu blanchi, ne fût-ce que pour tes propres yeux. Si tu veux, je ferai moi-même tous les frais de la réparation. » Le gardien dit : « Qu’Allah t’écoute ! » Le