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histoire du roi omar … (donia, diadème)
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si assurée contre les coups du Destin et les accidents du sort capricieux, pour ainsi te plaire à torturer le malheureux qui t’appelle ?…

» Comprends ! Un malheureux qui pour ta beauté a quitté son père, sa maison, sa patrie et les yeux des favorites ! »

Puis Aziz tendit à Diadème le papier sur lequel il venait de tracer cette construction rimée. Et Diadème ayant récité les vers pour en apprécier la tonalité, se déclara satisfait de leur allure générale et dit à Aziz : « C’est excellent ! » Et il remit la lettre à la vieille nourrice qui courut aussitôt la porter à Donia.

Lorsque la princesse eut pris connaissance de la missive, sa colère bouillonna contre la vieille, et elle s’écria : « Maudite nourrice, Doudou de calamité, c’est toi seule qui es la cause de toutes ces humiliations que je subis ! Ah ! vieille de malheur, je ne veux plus te voir devant mes yeux ! Sors vite d’ici, ou je vais te faire mettre le corps en lambeaux sous les lanières des esclaves ! Et je te casserai moi-même les os avec mes talons ! » Alors la vieille nourrice sortit précipitamment, comme Donia se disposait, en effet, à appeler les esclaves ; et elle se hâta d’aller raconter son malheur aux deux amis et se mettre sous leur protection.

À cette nouvelle, Diadème fut très affecté et il dit à la vieille en lui touchant gentiment le menton : « Par Allah ! ô notre mère, je sens à cette heure doubler mes chagrins à te voir supporter de la sorte les conséquences de ma faute ! » Mais elle répondit :