vieille, en lui disant : « Nous te dérangeons inutilement, hélas ! je sens bien que je n’ai plus qu’à mourir ! » Elle lui dit : « Laisse-là ces tristes et faux pressentiments, et regarde-toi, ô bel adolescent ! N’es-tu point le soleil lui-même ? Et n’est-elle pas la lune ? El comment veux-tu que moi, celle dont la vie entière s’est écoulée dans les intrigues d’amour, je ne sache pas unir vos beautés ? Tranquillise donc ton âme et calme les soucis qui te désolent ! Bientôt je t’apporterai des nouvelles de joie ! » Et, sur ces paroles, elle le quitta…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA CENT TRENTE-QUATRIÈME NUIT
Elle dit :
… Et sur ces paroles, elle le quitta et, après avoir caché le billet dans ses cheveux, elle alla trouver sa maîtresse. Elle entra chez elle et lui baisa la main et s’assit, sans dire une parole. Mais au bout de quelques instants elle dit : « Ma fille bien-aimée, mes vieux cheveux sont défaits et je n’ai plus la force de les tresser. Ordonne, je te prie, à l’une de tes esclaves de venir me les peigner. » Mais Sett-Donia s’écria : « Ma bonne Doudou, je vais moi-même te les peigner, office que tant de fois tu as rempli à mon