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histoire du roi omar … (donia, diadème)
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lait dans l’attente. Et Diadème, après l’avoir remerciée, ouvrit la lettre et, sitôt qu’il l’eut parcourue, fut pris d’un chagrin extrême et dit tristement à la vieille : « Elle me menace de la mort, mais je ne crains point la mort, car la vie m’est plus pénible. Et, au risque de mourir, je veux lui répondre ! » La vieille dit : « Par ta vie qui m’est chère ! je veux t’aider de tout mon pouvoir et partager avec toi tous les risques ! Écris donc ta lettre et me la donne ! » Alors Diadème cria à Aziz : « Donne à notre bonne mère mille dinars ! Et confions-nous à Allah le Tout-Puissant ! » Et il écrivit sur le papier les strophes suivantes :

« Voici que, pour mon souhait du soir, Elle me menace du deuil et de la mort, ignorant que la mort c’est le repos et que les choses n’arrivent qu’au signe du Destin.

« Par Allah ! Sa pitié ne devrait-elle pas un peu aller à ceux dont l’amour est voué aux très pures et très hautes que les yeux des humains n’osent regarder ?

« Ô mes désirs ! mes vains désirs ! ne souhaitez plus rien, et laissez mon âme s’ensevelir dans sa passion sans espérance !

» Mais toi, femme au cœur dur, ne crois point que je laisserai l’oppression devenir ma dominatrice. Et plutôt que de souffrir d’une vie sans but désormais et toute de douleur, je laisserai mon âme s’envoler avec mes espoirs ! »

Et il remit, les larmes aux yeux, la lettre à la