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histoire du roi omar … (donia, diadème)
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« Le papier que voici te porte, ô très haute, les choses multiples, les choses diverses que j’ai trouvées en fouillant un cœur atteint du mal de l’attente !

« Je mets en première ligne les signes du feu qui me brûle au dedans ; en seconde ligne mon désir et mon amour ;

« En troisième ligne ma vie et ma patience ; en quatrième ligne mon ardeur entière ; en cinquième ligne l’extrême envie de mes yeux à se réjouir ;

« Et en sixième ligne une demande de rendez-vous ! »

Puis, au bas de la lettre, il mit ceci en guise de signature :

« Cet écrit en vers rythmés et sertis à ta beauté est de la main de l’esclave de ses longs désirs, de l’enfermé dans la prison de sa douleur, du malade de ses tortures, du postulant de tes regards,le marchand diadème. »

Alors il relut sa lettre, la sabla, la plia, la cacheta et la remit à la vieille en lui glissant dans la main une bourse contenant mille dinars pour ses bons services. Et la vieille, après ses vœux pour la réussite revint en toute hâte près de sa maîtresse qui lui demanda : « Eh bien ! ma bonne Doudou, dis-moi ce qu’a demandé ce marchand, que j’aille aussitôt prier mon père de le satisfaire ! » La vieille dit : « En vérité, ô maîtresse, je ne sais ce qu’il demande, car voici une lettre dont j’ignore le contenu. » Et elle lui remit la lettre.