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histoire du roi omar … (donia, diadème)
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vita à s’asseoir sur le tapis, et s’assit à côté d’elle et se mit à lui faire de l’air avec son éventail jusqu’à ce qu’elle se fût bien reposée dans la fraîcheur.

Alors la vieille dit à Diadème : « Mon enfant, ô toi qui réunis toutes les perfections et toutes les grâces, es-tu de ce pays ? » Et Diadème, de son parler gentil et pur et plein d’attirance dit : « Par Allah ! ô ma maîtresse, jamais avant cette fois je n’ai mis le pied dans ces contrées où je viens dans le simple but de me distraire en les visitant. Et, pour occuper une partie de mon temps, je vends et j’achète. » La vieille dit : « Bienvenu soit l’hôte gracieux de notre ville ! Et qu’apportes-tu avec toi en fait de marchandises des pays lointains ? Fais-moi voir ce que tu as de plus beau, car le beau attire la beauté ! » Diadème fut très touché de ses paroles exquises et lui sourit pour la remercier et dit : « Je n’ai dans ma boutique que des choses qui puissent te plaire, car elles sont dignes des filles des rois et des personnes comme toi ! » La vieille dit : « Justement je désirerais faire l’achat de quelque très belle étoffe pour une robe destinée à la princesse Donia, fille de notre roi Schahramân. »

En entendant prononcer le nom de celle qu’il aimait tant, Diadème ne se posséda plus d’émotion et cria à Aziz : « Aziz, apporte-moi vite ce qu’il y a de plus beau et de plus riche d’entre nos marchandises ! » Alors Aziz ouvrit une armoire ménagée dans le mur et où il n’y avait qu’un seul paquet, mais quel paquet ! L’étoffe extérieure, frangée de glands d’or, était d’un velours de Damas où couraient, légers et colorés, des dessins de fleurs et d’oiseaux avec, au milieu, un éléphant qui dansait enivré. Et