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les mille nuits et une nuit

bout duquel Diadème, ne voyant rien s’annoncer du côté de la princesse Donia, commençait à s’impatienter et même à se désespérer jusqu’à en perdre le sommeil, lorsqu’un jour, comme il s’entretenait de ses peines avec son ami Aziz, sur le devant de leur boutique…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT TRENTE-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

Un jour, comme il s’entretenait de ses peines avec son ami Aziz sur le devant de leur boutique, une vieille femme, très dignement drapée d’un grand voile de satin noir, vint à passer dans le souk ; et son attention ne tarda pas à être attirée par la boutique merveilleuse et la beauté du jeune marchand assis sur le tapis. Et elle fut tellement saisie d’émotion qu’elle en mouilla ses culottes. Puis elle attacha ses regards sur le jeune homme et pensa en son âme : « Ce n’est certes pas un homme, mais un ange ou quelque roi d’un pays de rêve ! » Alors elle s’approcha de la boutique et salua le jeune marchand qui lui rendit son salut et, sur les signes que lui fit Aziz du fond de la boutique, se leva en son honneur et lui sourit de son plus agréable sourire. Puis il l’in-