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les mille nuits et une nuit

l’enfantement, fut obligée, dès le quatrième jour, de s’arrêter dans le voyage. Et, ne pouvant plus en endurer davantage, elle dit au nègre : « Ô Morose, aide-moi à descendre de cheval, car mes douleurs deviennent intolérables, et c’est la fin ! » Et elle dit à Grain-de-Corail : « Ô Grain-de-Corail, descends de cheval, toi aussi, et viens te mettre au-dessous de moi pour m’aider à accoucher ! »

Mais, une fois tous trois descendus de cheval, le nègre Morose, à la vue des appâts de la reine, fut dans un extrême état d’excitation, et son outil s’érigea terriblement et souleva sa robe. Alors il ne put plus le retenir, et, le tirant en l’air, il s’approcha de la jeune femme qui faillit s’évanouir d’indignation et d’horreur. Et il lui dit : « Ô ma maîtresse, laisse-moi, de grâce, t’approcher ! »

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète comme elle était, elle renvoya la suite du récit au lendemain.

MAIS LORSQUE FUT
LA CINQUANTE-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que l’horrible nègre Morose dit à la reine : « Ô ma maîtresse, de grâce, laisse-moi te posséder ! » Alors la reine Abriza dit : « Ô nègre, fils de nègre, ô fils des esclaves ! tu