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histoire du roi omar al-némân…
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trouva délicieuse et pleine de goût et de tact, de savoir-vivre et de délicatesse. Et il fit donner à Safia un palais encore bien plus beau que le premier, et augmenta considérablement son train de maison et ses frais de dépenses. Puis il rentra à son palais pour juger et destituer et nommer, selon la coutume.

Mais il restait toujours l’esprit et le cœur fort tourmentés à l’endroit de la jeune reine Abriza. Aussi passait-il chez elle toutes ses nuits à causer avec elle et à lui glisser des sous-entendus. Mais Abriza, chaque fois, pour toute réponse, lui disait : « Ô roi du temps, vraiment, je n’éprouve point de désirs pour les hommes ! » Mais cela ne faisait que l’exciter et le tourmenter davantage ; et il finit par en devenir malade. Et c’est alors qu’il fit venir son vizir Dandân, et lui découvrit tout l’amour qu’il avait dans le cœur pour l’admirable Abriza, et le peu de résultat obtenu, et son désespoir d’arriver jamais à la posséder.

Lorsque le vizir eut entendu ces paroles, il dit au roi : « Voici. À la tombée de la nuit, tu auras soin de prendre avec toi un morceau de ce soporifique sûr, le banj, et tu iras trouver Abriza et tu te mettras à boire un peu avec elle, et, dans la dernière coupe, tu glisseras le morceau de banj ; et elle ne sera pas plutôt arrivée à son lit que tu en seras le maître ; et tu pourras alors faire d’elle tout ce qui te semblera propre à satisfaire ton désir et à calmer ton ardeur. Et telle est mon idée. » Et le roi répondit : « Vraiment, ton conseil est excellent et le seul réalisable. »

Alors il se leva et alla à l’une de ses armoires, qu’il ouvrit, et prit un morceau de banj pur, et tellement fort que sa seule odeur eût jeté dans le sommeil, d’un