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histoire du roi omar al-némân…
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MAIS LORSQUE FUT
LA CINQUANTIÈME NUIT

Elle dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que la jeune reine Abriza dit : « Et nous verrons qui de vous tous est le héros ! » Et le patrice Massoura dit : « Par le Messie ! tu dis vrai ! Aussi est-ce moi qui me présenterai le premier sur le terrain de lutte ! » Elle dit : « Attends alors que j’aille le prévenir et prendre sa réponse. S’il accepte, la chose est faite ; s’il refuse, il sera tout de même l’hôte honoré et protégé ! » Et Abriza se hâta d’aller trouver Scharkân et le mit au courant, mais sans lui dire qui elle était. Alors Scharkân comprit combien il avait mal pensé de la générosité de la jeune femme, et il se réprimanda fort, et doublement : pour avoir mal pensé de la jeune femme et pour s’être jeté inconsidérément au milieu du pays des Roum. Puis il dit : « Ô ma maîtresse, je n’ai point l’habitude de combattre ainsi contre un seul guerrier, mais contre dix guerriers à la fois ; aussi est-ce de la sorte que j’entends engager le combat ! » Il dit et sauta sur ses deux pieds et s’élança au-devant des guerriers chrétiens. Et il tenait à la main son glaive et son bouclier.

Lorsque le patrice Massoura eut vu Scharkân qui s’approchait, il bondit sur lui d’un bond et le chargea