Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 3, trad Mardrus, 1900.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
les mille nuits et une nuit

par les devoirs de l’hospitalité et surtout par l’ensorcellement de sa beauté ; et il récita cette strophe :

« Tu commettrais tous les délits, que ta beauté, ô jeune fille, est là pour les effacer et en faire un délice de plus ! »

Alors elle traversa le pont-levis lentement et se dirigea vers le monastère. Et Scharkân marchait derrière elle, et la regardait ainsi de dos, et voyait sa croupe somptueuse monter et descendre comme des vagues de la mer. Et il regretta que le vizir Dandân ne fût pas là pour s’émerveiller avec lui de cette splendeur. Et il pensa à ces vers du poète qu’il se récita :

« Regarde la pureté de ses flancs argentés, et tu verras la pleine lune apparaître à tes yeux émerveillés.

Regarde la rondeur de sa croupe bénie, et tu verras, dans le ciel, deux croissants juxtaposés ! »

Et ils arrivèrent à un grand portail avec des arceaux en marbre transparent. Et ils entrèrent et arrivèrent à une longue galerie qui courait le long de dix arceaux soutenus par des colonnes d’albâtre. Et au milieu de chaque arceau était suspendue une lampe de cristal de roche, aussi éclatante que le soleil. Là, vinrent au-devant de leur maîtresse des jeunes suivantes qui tenaient des flambeaux allumés, d’où se dégageaient des odeurs aromatiques. Et elles avaient le front ceint de bandeaux de soie diadémés