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histoire du roi omar al-némân…
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çon qu’elle rejeta loin d’elle, et s’entoura seulement la taille d’un mouchoir, au-dessus du nombril ; et elle apparut ainsi dans toute l’horreur de sa laideur, et elle ressemblait à quelque serpent tacheté de noir et de blanc. Puis elle se tourna vers la jeune femme et lui dit : « Qu’attends-tu donc pour faire comme moi ? »

Alors la jeune femme lentement s’étira et un à un enleva délicatement ses habits, et en dernier lieu son caleçon de soie immaculée. Et alors, d’en dessous, moulées dans le marbre, ses cuisses apparurent dans leur gloire avec, au-dessus d’elles, de lait et de cristal, un monticule doux, éclatant, arrondi, cultivé, et un ventre aromatique aux fossettes roses et dégageant une délicatesse de musc, tel un parterre d’anémones ; et une gorge ornée de deux grenades jumelles, gonflées superbement et couronnées de leur bouton.

Et soudain les deux lutteuses s’enlacèrent en se courbant.

Tout cela ! et Scharkân regardait, d’une part, la laideur de la vieille, et il en riait ; et, de l’autre, les perfections de la jeune lutteuse aux membres d’harmonie. Et il leva la tête vers le ciel et demanda fervemment à Allah la victoire de la jeune sur la vieille.

Et voici que, du premier entrelacement, légère la jeune lutteuse se dégagea et de sa main gauche saisit la vieille par le cou et enfonça sa main droite dans la fente de ses cuisses, et la souleva en l’air et la rejeta à ses pieds par terre, où la vieille retomba lourdement sur le dos, en se tordant. Et du coup ses jambes