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les mille nuits et une nuit

Et penses-tu donc avoir remporté un si beau triomphe en terrassant des jeunes filles sans force ? Si vraiment tu sais lutter, me voici devant toi ! Je suis vieille, mais je puis encore être ta maîtresse ! Viens donc ! à la lutte ! » Alors la jeune victorieuse, quoique devenue pleine de fureur, se contint et sourit et dit à la vieille : « Ô ma maîtresse Mère-des-Calamités, par le Messie ! veux-tu vraiment lutter avec moi, ou bien as-tu seulement voulu plaisanter ? » La vieille répondit : « Pas du tout ! c’est sérieux. »

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA QUARANTE-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que la vieille Mère-des-Calamités dit : « Pas du tout ! c’est sérieux. » Alors la belle victorieuse dit : « Ô ma maîtresse Mère-des-Calamités, si tu es vraiment de force à lutter, mon bras t’éprouvera ! » Elle dit, et bondit vers la vieille que la colère étrangla à ces paroles, et dont tous les poils du corps se dressèrent comme les épines du hérisson. Et la vieille dit : « Par le Messie ! Nous ne lutterons ensemble que complètement nues ! » Et la vieille libertine se dévêtit promptement de tous ses habits et défit son cale-