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les mille nuits et une nuit

À ce chant, le prince Diadème se remit, pour faire diversion, à examiner une à une les belles étoffes et les soieries. Mais soudain, d’entre les étoffes, tomba de ses mains une pièce carrée de soie brodée que le jeune Aziz aussitôt se hâta de vivement ramasser. Et il la plia, en tremblant, et la mit sous son genou. Et il s’écria :

« Ô Aziza, ma bien-aimée ! les étoiles des Pléiades sont plus faciles à atteindre !

Sans toi maintenant où irai-je, désolé ! Et comment supporter désormais ton absence qui me pèse, alors que je puis à peine supporter le poids de mes vêtements ? »

Lorsque le prince vit ce mouvement effaré du bel Aziz et entendit ces derniers vers, il fut extrêmement surpris et, à la limite de la curiosité, il s’écria…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade, la fille du vizir, vit s’approcher le matin et, discrète comme elle était, ne voulut pas abuser de la permission accordée.

Alors sa sœur, la petite Doniazade, qui avait écouté toute cette histoire en se retenant de respirer, s’écria de l’endroit où elle était blottie : « Ô ma sœur Schahrazade, que tes paroles sont douces et gentilles et pures et délicieuses au goût et savoureuses en leur fraîcheur ! Et que ce conte est charmant et tous ces vers admirables ! »

Et Schahrazade lui sourit, et dit : « Oui, ma sœur ! Mais qu’est cela comparé à ce que je vous raconterai à tous deux la nuit prochaine, si je suis encore en vie par la grâce d’Allah et le bon plaisir du Roi ! »

Et le roi Schahriar dit en son âme : « Par Allah ! je ne