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les mille nuits et une nuit

la nuit ; et bientôt ils virent sortir des tentes et descendre faire leurs ablutions à la rivière une quantité de gens, d’esclaves noirs et de marchands. Alors le prince Diadème envoya un de ses hommes s’informer auprès de ces gens de leur pays et de leur qualité. Et le courrier revint dire au prince Diadème : « Ces gens m’ont dit : « Nous sommes des marchands qui avons campé ici, attirés par le vert de cette pelouse et cette eau délicieuse qui coule. Et nous savons que nous n’avons rien à craindre ici, car nous sommes sur les terres pleines de sécurité du roi Soleïmân-Schah, de qui la réputation de sagesse dans le gouvernement est connue de toutes les contrées et tranquillise tous les voyageurs. Et d’ailleurs nous lui apportons en cadeau une grande quantité de choses belles et de valeur, surtout pour son fils, l’admirable prince Diadème ! »

À ces paroles, le beau Diadème, fils du roi, répondit : « Mais, par Allah ! si ces marchands ont avec eux de si belles choses qu’ils me réservent, pourquoi n’irions-nous pas les chercher nous-mêmes ? Cela, d’ailleurs, contribuera à nous faire passer gaiement notre matinée. » Et aussitôt le prince Diadème, suivi de ses amis les chasseurs, se dirigea vers les tentes de la caravane.

Lorsque les marchands virent arriver le fils du roi et comprirent qui il était, ils accoururent tous à sa rencontre et l’invitèrent à entrer sous leurs tentes, et lui dressèrent à l’instant même une tente d’honneur en satin rouge, ornementée de figures multicolores, d’oiseaux et d’animaux, et toute tapissée de soieries de l’Inde et d’étoffes du Cachemire. Et pour lui ils