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histoire du roi omar… (aziz, aziza, diadème)
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Après quoi, le roi sortit s’asseoir sur le trône de sa justice, et s’occupa des affaires de son royaume pour le bien de ses sujets ; et, le soir venu, il ne manquait pas d’aller visiter l’appartement de son épouse, et cela jusqu’au neuvième mois.

Or, à la dernière nuit de ce neuvième mois, la reine fut prise des douleurs de l’enfantement et s’assit sur la chaise de parturition et, à l’aurore, Allah lui facilita l’accouchement, et elle mit au monde un enfant mâle marqué de l’empreinte de la chance et de la fortune.

Aussitôt que le roi eut appris la nouvelle de cette naissance, il se dilata à la limite de la dilatation et se réjouit d’une haute joie, et fit cadeau de grandes richesses à l’annonciateur ; puis il courut vers le lit de son épouse et, prenant l’enfant dans ses bras, le baisa entre les deux yeux, et fut émerveillé de sa beauté, et vit combien ces vers du poète lui étaient applicables :

Dès sa naissance. Allah lui accorda la gloire et la limite des hauteurs, et le fit lever comme un astre nouveau.

Ô nourrices aux seins splendides et délicats, ne l’accoutumez pas à la courbe de votre taille ! car sa seule monture sera le dos solide des lions et des chevaux cabrés.

Ô nourrices au lait trop doux et trop blanc, hâtez-vous de le sevrer ! car le sang de ses ennemis lui sera la plus délicieuse boisson.

Alors les suivantes et les nourrices prirent soin