Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 3, trad Mardrus, 1900.djvu/313

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire du roi omar… (aziz, aziza, diadème)
301

Verte, envoyèrent un courrier rapide les annoncer au roi Soleïmân-Schah.

Lorsque le roi eut appris l’arrivée de son épouse, il se trémoussa de plaisir, et donna une belle robe d’honneur au courrier annonciateur. Et il ordonna à toute son armée d’aller à la rencontre de la nouvelle mariée, avec tous les étendards éployés ; et les crieurs publics invitèrent toute la ville au cortège, de façon à ce qu’il ne restât pas à la maison une seule femme, ni une seule jeune fille, ni même une seule vieille, cassée par l’âge fût-elle ou impotente. Et nul ne manqua de sortir au-devant de la nouvelle mariée. Et lorsque tout ce monde fut arrivé autour du palanquin de la fille du roi, on décida que l’entrée en ville se ferait la nuit en grande pompe.

Aussi, la nuit venue, les notables de la ville firent illuminer à leurs frais toutes les rues et la route qui conduisait jusqu’au palais du roi. Et tous se rangèrent en deux rangs, le long du chemin ; et, sur son passage, les soldats firent la haie, à droite et à gauche ; et, sur tout le parcours, les illuminations éclatèrent dans l’air limpide, et les gros tambours firent entendre leur roulement profond, et les trompettes chantèrent à voix haute, et les drapeaux battirent sur les têtes, et les parfums brûlèrent dans les cassolettes, dans les rues et sur les places, et les cavaliers joutèrent de la lance et du javelot. Et au milieu d’eux tous, précédée par les nègres et les mamalik et suivie par ses esclaves et ses femmes, la nouvelle mariée, vêtue de la robe magnifique que lui avait donnée son père, arriva au palais de son époux le roi Soleïmân-Schah.