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les mille nuits et une nuit

yeux de tous les habitants ; et il distribua des vivres et des cadeaux aussi bien aux pauvres qu’aux riches. Puis il fit faire les préparatifs du départ, et choisit les esclaves pour sa fille : des grecques et des turques, des négresses et des blanches. Et il fit faire pour sa fille un grand palanquin en or massif incrusté de perles et de pierreries, qu’il fit mettre sur le dos de dix mulets rangés en bon ordre. Et tout le convoi se mit en marche. Et le palanquin apparaissait, dans la lueur du matin, tel un grand palais d’entre les palais des génies, et la jeune fille couverte de ses voiles, telle une houria d’entre les plus belles hourias du paradis.

Et le roi Zahr-Schah accompagna lui-même le cortège l’espace de trois parasanges ; puis il fit ses adieux à sa fille, au vizir et à ceux qui l’accompagnaient, et retourna vers sa ville au comble de la joie et de la confiance dans le futur.

Quant au vizir et au convoi…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète comme elle était, renvoya son récit au lendemain.

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

Quant au vizir et au convoi, ils voyagèrent en sécurité et, arrivés à trois journées de marche de la Ville--