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histoire du roi omar… (aziz, aziza, diadème)
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le roi Soleïmân-Schah, sultan plein de gloire de la Ville-Verte et des montagnes d’Ispahân ! Et, à cet effet, je viens vers toi porteur de riches cadeaux et de choses somptueuses, pour te montrer le degré d’ardeur où mon maître se trouve dans son désir de t’avoir comme beau-père ! Je voudrais donc savoir de ta bouche si tu partages également ce désir et si tu veux lui accorder l’objet de ses souhaits. »

Lorsque le roi Zahr-Schah eut entendu ce discours du vizir, il se leva et s’inclina jusqu’à terre ; et ses chambellans et ses émirs furent à la limite de l’étonnement de voir le roi marquer tant de respect à un simple vizir. Mais le roi continua à rester debout devant le vizir et lui dit : « Ô vizir doué de tact et de sagesse, d’éloquence et de grandeur, écoute ce que je vais te dire. Je me considère comme un simple sujet du roi Soleïmân-Schah, et je me fais le plus grand honneur de pouvoir compter parmi ceux de sa race et de sa famille ! Aussi ma fille n’est plus désormais qu’une esclave d’entre ses esclaves ; et dès cet instant même elle est sa chose et sa propriété ! Et telle est ma réponse à la demande du roi Soleïmân-Schah, notre suzerain à tous, maître de la Ville-Verte et des montagnes d’Ispahân ! »

Et aussitôt il fit venir les kâdis et les témoins, qui dressèrent le contrat du mariage de la fille du roi Zahr-Schah avec le roi Soleïmân-Schah. Et le roi porta le contrat à ses lèvres avec joie, et reçut les félicitations et les vœux des kâdis et des témoins, et les combla tous de ses faveurs ; et il donna de grandes fêtes pour faire honneur au vizir, et de grandes réjouissances qui dilatèrent le cœur et les