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histoire du roi omar… (aziz, aziza, diadème)
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sans m’amener la jeune fille ; et ne tarde pas, car je suis à rôtir sur le feu ; et je n’aurai de repos et de sommeil qu’après l’arrivée de cette épouse dont la pensée ne me quittera ni de jour ni de nuit et pour qui je suis déjà tout enflammé d’amour ! » Et le vizir répondit par l’ouïe et l’obéissance. Et il partit avec toute sa caravane et se mit à voyager avec célérité, le jour comme la nuit, traversant montagnes et vallées, rivières et torrents, plaines désertes et plaines fertiles, jusqu’à ce qu’il ne fût plus qu’à une journée de marche de la Ville-Blanche.

Alors le vizir s’arrêta, pour le repos, sur le bord d’un cours d’eau, et envoya un courrier rapide prendre les devants pour annoncer son arrivée au roi Zahr-Schah.

Or, il se trouva justement qu’au moment où le courrier, arrivé aux portes de la ville, allait y pénétrer, le roi Zahr-Schah, qui prenait le frais dans un de ses jardins situé près de là, vit ce courrier et devina que c’était un étranger. Il le fit aussitôt appeler et lui demanda qui il était. Et le courrier répondit : « Je suis l’envoyé du vizir tel, campé sur le bord de la rivière telle, et qui vient chez toi de la part de notre maître le roi Soleïmân-Schah, maître de la Ville-Verte et des montagnes d’Ispahân ! »

À cette nouvelle, le roi Zahr-Schah fut extrêmement ravi, et fit offrir des rafraîchissements au courrier du vizir, et donna à ses émirs l’ordre d’aller à la rencontre du grand envoyé du roi Soleïmân-Schah, dont la suzeraineté était respectée jusque dans les pays les plus reculés et sur le territoire même de la Ville-Blanche. Et le courrier baisa la