les blessures de Scharkân, et le pansa avec le plus grand soin, et ordonna à tout le monde de sortir pour le laisser dormir tranquillement. Alors tous sortirent de la tente et laissèrent Scharkân seul avec l’ascète de malheur.
Lorsque Scharkân fut complètement plongé dans le sommeil…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA CENT-QUATRIÈME NUIT
Elle dit :
Lorsque Scharkân fut complètement plongé dans le sommeil, l’horrible vieille, qui le guettait comme une louve féroce ou comme une vipère des pires, se leva sur ses pieds et se glissa affreusement jusque près du chevet et tira de son vêtement un poignard empoisonné avec un poison si terrible que, posé simplement sur le granit, il l’eût fait fondre. Elle tint ce poignard de sa main calamiteuse et, l’abaissant brusquement sur le cou de Scharkân, sépara la tête du tronc. Et c’est ainsi que mourut, par la force de la fatalité et les machinations d’Eblis dans l’esprit de la vieille maudite, celui qui fut le champion des musulmans, l’inégalable héros Scharkân, fils d’Omar Al-Némân.