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histoire du roi omar al-néman…
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nières où étaient inscrites les Paroles de la Foi, ils devinrent d’une pâleur de safran et se lamentèrent et invoquèrent le Christ et Mariam et Hanna et la croix, et prièrent leurs patriarches et leurs prêtres infâmes d’intercéder pour eux auprès de leurs saints.

Quant à l’armée musulmane, elle arriva sous les murs de Constantinia et songea à se disposer pour le combat. Alors Scharkân s’avança vers son frère Daoul’makân et lui dit : « Ô roi du temps, il est certain que les chrétiens ne refuseront pas la lutte, et c’est ce que nous souhaitons avec ardeur. Aussi je désirerais émettre un avis, car la méthode est la qualité essentielle de l’ordre et de tout arrangement. » Et le roi lui dit : « Et quel est l’avis que tu désires émettre, ô le maître des idées admirables ? » Et Scharkân dit : « Voici. La meilleure disposition pour la bataille est de me placer au centre, juste en face du front de l’ennemi ; le grand-vizir Dandân commandera le centre droit, l’émir Torkash le centre gauche, l’émir Rustem l’aile droite et l’émir Bahramân l’aile gauche. Quant à toi, ô roi, tu resteras sous la protection du grand étendard pour avoir l’œil sur tout le mouvement, car tu es notre colonne et notre seul espoir après Allah ! Et nous tous, nous serons là pour te servir de rempart ! » Alors Daoul’makân remercia son frère pour son avis et son dévouement et donna l’ordre de mettre ce plan à exécution.

Sur ces entrefaites, voici que d’entre les rangs des guerriers des Roum un cavalier rapide s’avança du côté des musulmans. Et lorsqu’il fut plus près, on vit