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histoire du roi omar al-néman…
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des-Calamités. En effet, lorsque les émirs Rustem et Bahramân, chefs des Turcs et des Kurdes, furent partis au secours de Daoul’makân et de Scharkân, l’armée qui campait sous les murs de Constantinia se trouva du coup fort diminuée en nombre ; aussi, par crainte que la chose ne fût connue des chrétiens, le grand-chambellan ne voulut point en parler à ses soldats de peur qu’il se trouvât un traître parmi eux.

Mais la vieille, qui n’attendait que ce moment et qui recherchait depuis longtemps cette occasion qu’elle avait combinée avec beaucoup de peines et de soins, courut aussitôt vers les assiégés et héla à haute voix l’un des chefs qui étaient sur les murailles et lui dit de lui tendre une corde. Alors on lui tendit une corde ; et elle y attacha une lettre écrite de sa main et dans laquelle elle disait au roi Aphridonios :

« Cette lettre est de la part de la subtile et rouée et terrible Mère-des-Calamités, le plus effroyable fléau de l’Orient et de l’Occident, au roi Aphridonios que le Christ ait en ses bonnes grâces !

« Et ensuite !

« Sache, ô roi, que désormais la tranquillité va régner dans ton cœur, car j’ai combiné un stratagème qui est la perte dernière des musulmans. Après avoir réduit en captivité et jeté dans les chaînes leur roi Daoul’makân et son frère Scharkân et le vizir Dandân et détruit la troupe avec laquelle ils avaient pillé le monastère du moine