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les mille nuits et une nuit

d’entre les plus belles des filles de la Grèce. Il y avait cinquante jeunes garçons choisis d’entre les mieux faits du pays des Roum ; et chacun de ces merveilleux garçons était vêtu d’une ample robe aux larges manches, toute en soie à dessins d’or avec des figures en couleur, et une ceinture d’or à ciselures d’argent où venait s’attacher une double jupe inégale de brocart et de velours ; chacun d’eux avait à ses oreilles un anneau d’or d’où pendait une blanche perle ronde valant plus de mille poids titrés d’or. Et les jeunes filles, d’ailleurs, portaient également sur elles d’incalculables somptuosités.

Voilà pour les deux présents principaux. Mais il y avait d’autres cadeaux d’une grande richesse qui ne déparaient en rien les cadeaux énumérés.

Aussi le roi Omar les accepta-t-il, non sans plaisir, et ordonna-t-il de rendre aux envoyés tous les égards dûs. Puis il fit assembler ses vizirs pour avoir leur avis sur la demande de secours du roi Aphridonios de Constantinia. Alors d’entre les vizirs se leva un vieillard vénérable, respecté de tous et aimé également ; et il était le grand-vizir et se nommait Dandân.

Donc le grand-vizir Dandân dit :

« Il est vrai, ô sultan de gloire, que ce roi Aphridonios, maître de Constantinia la Grande, est un chrétien, mécréant et infidèle à la loi d’Allah et de son Prophète (que sur lui soient la prière et la paix !) et que son peuple est un peuple de mécréants. Et celui contre lequel il nous demande secours est également un infidèle et un mécréant. Aussi leurs