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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

Aussi à la tombée de la nuit les combattants furent obligés de se séparer, et chaque parti regagna son camp ; or, le camp des musulmans était toujours cette cachette dans la caverne ; et ils purent, une fois rentrés dans la caverne, se compter et constater que trente-cinq d’entre eux étaient restés ce jour-là sur le champ de bataille : ce qui réduisait leur nombre à dix guerriers avec, en plus, les deux rois et le vizir, et les obligeait à compter désormais, et plus que jamais, seulement sur l’excellence de leurs épées et l’aide du Très-Haut.

Pourtant Scharkân, à cette constatation, sentit sa poitrine se rétrécir considérablement et ne put s’empêcher de pousser un grand, soupir et de dire : « Comment allons-nous faire maintenant ? » Mais tous ces guerriers croyants lui répondirent à la fois : « Rien ne s’accomplira sans la volonté d’Allah ! » Et Scharkân passa toute cette nuit sans dormir.

Mais le matin, au jour, il se leva et réveilla ses compagnons et leur dit : « Compagnons, nous ne sommes plus que treize, y compris le roi Daoul’makân, mon frère, et notre vizir Dandân. Je pense donc qu’il serait funeste de faire une sortie contre